La grève au Casino du Lac-Leamy s’éternise sans raison, dit la CSN

Par Daniel LeBlanc, Le Droit

12 septembre 2023
La grève générale illimitée de quelque 500 employés du Casino du Lac-Leamy, amorcée en juin, pourrait être chose du passé mais Loto-Québec étire la sauce, selon le syndicat. Celui-ci plaide avoir fait «son bout de chemin» et qu’une entente de principe aurait même pu être conclue récemment.
Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Resto-Casino de Hull, affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui représente autant des travailleurs du secteur de la restauration que de la maison de jeu, soutient que l’employeur n’est pas allé plus loin avec ce potentiel accord «pour des raisons qui lui échappent».
«Il y a quand même quelques dates de négociation qui ont été ajoutées au cours de l’été et encore récemment. Les pourparlers sont assez constructifs. Nous, on considère avoir fait un bout de chemin avec nos demandes salariales», affirme le président Colin Valiquette.
Or, l’employeur n’a pas fait un pas vers l’entente de principe qui était à la portée des deux parties près de trois mois après le début du conflit, ajoute-t-il, précisant que «tout est pas mal réglé» et que le seul enjeu restant sur la table est la question de la rémunération.
«Personnellement, avec l’expérience que j’ai, je pense qu’on aurait dû avoir une entente cet été. Je n’ai aucune idée de la vision de Loto-Québec par rapport à cette grève qui perdure. C’est la partie que l’on ne comprend pas. Qui prend la décision finale?», s’interroge le leader syndical.
Admettant que le conciliateur du ministère du Travail a fait un travail «colossal», ce dernier affirme que s’il lui était possible de révéler les détails des négociations, tout le monde serait surpris de voir que la Société d’État refuse de régler la situation.
Au début de la grève, les augmentations salariales exigées par les syndiqués représentaient l’équivalent de la hausse du coût de la vie plus 1 $ l’heure, une demande visant à protéger leur pouvoir d’achat et à améliorer l’attraction et la rétention du personnel.
La convention collective est échue depuis bientôt un an et demi. Au total, 1700 travailleurs des casinos du Québec sont concernés.
Après plusieurs semaines à faire du piquetage, M. Valiquette dit que le moral est en montagnes russes.
«Il y a les deux côtés de la médaille: du côté du Hilton (hôtel), les gestionnaires qui font notre travail en ce moment sont eux aussi très fatigués et ne comprennent pas eux-mêmes pourquoi le conflit ne se termine pas. Quant à nous, ça nous manque de servir nos invités, raconte le président de syndicat. On trouve déplorable qu’ils reçoivent un service minimal, nos membres ont hâte de retourner au travail et surpasser les attentes des clients comme avant.»
Alors que la CSN accuse la Société des casinos d’utiliser des briseurs de grève comme agents de sécurité au Casino de Montréal dans une plainte déposée au Tribunal administratif du travail, une information dévoilée par La Presse mardi, la même situation pourrait bien se produire à Gatineau, soutient le syndicat.
«C’est certain que dans tous les établissements à travers le Québec, le même exercice est en train de se faire depuis longtemps. On doit juste avoir des faits concrets. Il y a de fortes chances que des plaintes soient déposées. On le soupçonne très fortement», de dire M. Valiquette.
Celui-ci indique que Loto-Québec, comme Société d’État, devrait pourtant être un employeur «plus blanc que blanc» en matière de briseurs de grève.
Faux, dit Loto-Québec
Loto-Québec réfute les allégations du syndicat, affirmant qu’elle n’a aucunement recours à des briseurs de grève pour effectuer les tâches des employés syndiqués et qu’elle se conforme aux dispositions du Code du travail en la matière.
«Nous ne sommes pas surpris de la plainte du syndicat dans le contexte où nous sommes arrivés à maintenir les opérations dans nos casinos depuis le début de la grève», précise-t-on.
Sur la question des négociations, l’employeur confirme que les deux parties ont fait des efforts pour se rapprocher d’un accord la semaine dernière, en vain.
«Le syndicat a décidé de quitter la table pour une troisième fois, plutôt que de poursuivre les discussions. Cela dit, nous demeurons disponibles pour reprendre les discussions», écrit le porte-parole Renaud Dugas .
 
 

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