Au Québec, nous finançons la santé et l’éducation par nos impôts.
Ce système public garantit un accès équitable à tous, peu importe le revenu.
Mais certains gouvernements veulent privatiser ces services, sans réduire nos impôts. Résultat : on paie deux fois – d’abord à l’État, puis aux entreprises privées. En plus, ces entreprises augmentent les prix selon leurs intérêts, non selon nos besoins.
La privatisation met en danger l’accès universel à des services essentiels. C’est injuste et ça creuse les inégalités. Défendons nos services publics.
Au Québec, deux projets de loi récents suscitent de vives inquiétudes concernant l’avenir du système de santé public.
🏥 Santé – Projets de loi 15 et 83 : vers une privatisation déguisée
🔹 Le projet de loi n°15
Ce projet vise à créer une nouvelle agence, Santé Québec, qui centralise tous les services de santé sous un seul employeur public.
Mais en réalité, cette réforme favorise l’utilisation accrue du secteur privé, notamment par le recours à des agences privées et à des cliniques indépendantes. Cela affaiblit la mission publique du système de santé, fragilise les conditions de travail des employés, et encourage une logique marchande incompatible avec l’accès universel.
🔹 Le projet de loi n°83
Celui-ci impose que les nouveaux médecins travaillent obligatoirement dans le réseau public pendant cinq ans, et oblige tous les médecins à obtenir une autorisation pour exercer dans le secteur privé.
Officiellement, l’objectif est de protéger le réseau public. Mais en pratique, cela crée une tension entre le contrôle de l’État et la progressive ouverture au privé, en maintenant une forte pression sur les professionnels sans réellement investir dans les conditions de travail ou les ressources du système.
Résultat : les citoyens continuent de payer des impôts, mais sont de plus en plus poussés à se tourner vers le privé pour obtenir des soins rapidement — donc à payer deux fois.
🎓 Éducation – Vers une perte de contrôle citoyen
🔹 Le projet de loi n°23
Présenté comme une réforme de gestion, ce projet donne plus de pouvoir au ministre de l’Éducation dans la nomination des directions d’école et l’accès aux données des établissements.
Cela soulève des craintes concernant une centralisation excessive et une perte d’autonomie locale, notamment pour les commissions scolaires francophones. Il s’agit d’un pas vers une gestion plus technocratique, éloignée des besoins réels du terrain.
🔹 Le projet de loi n°895
Ce projet, au contraire, vise à créer un réseau scolaire commun public en intégrant certaines écoles privées volontaires.
Il propose que les écoles privées qui continuent de recevoir des fonds publics renoncent à la sélection académique. Bien que l’objectif soit louable (plus d’équité), il soulève un débat sur la coexistence du public et du privé, et pose la question : veut-on financer un système public fort ou diluer les ressources dans un modèle hybride ?
⚠️ En résumé
Ces projets, sous couvert d’optimisation, vont dans la direction d’une privatisation progressive des services publics, sans réduction des impôts.
On transfère la responsabilité de l’État vers le privé, tout en maintenant — voire en augmentant — la charge fiscale des citoyens. Cela revient à fragiliser le filet social québécois et à introduire une logique de marché dans des domaines qui devraient rester des droits fondamentaux.